Scène dans l'avion qui me ramena en France.
Devant moi un gamin turbulent, qui gigote, qui crie, qui pleure, qui se plaint. Soit.
Derrière moi un couple. L'homme commente tout, mais absolument tout! Les hôtesses, l'avion, les gens, le temps, tout.
C'est fatiguant.
Mais le pire fut quand le pilote amorça l'attérissage:
"Regarde là, c'est la nationnale 44, j'en suis sûre!"
"Et là regarde, c'est la Marne!"
"Et là..... Non mais c'est bon je me repère".
Avec ce ton suffisant des gens qui se sentent supérieur.
Et les couleurs improbables que prennent les plans d'eau depuis le ciel, tu les as vu?
Et les nuages cotoneux dans lesquels on a envie de se rouler, tu les as vu?
Et la petitesse des villes, qui fait paraître l'être humain issignifiant, tu l'as remarquée?
Et les tours de la centrale nucléaire, à peine perceptible sur l'horizon, qui rejettent au loin leur fumée âcre dans les nuage, tu y as fait attention?
Et le sourire de l'hôtesse de l'air qui fait attention à toi, qui fait son boulot malgré ta suffisance?
Quelque part je suis contente car je suis encore capable de voir ces petits riens qui font tout. Je peux encore, de temps à autre, voir la beauté du monde qui m'entoure et alors je me dis que tout n'est pas perdu.